Le traitement d’un anévrisme nécessite une prise en charge dans un service de chirurgie vasculaire.
Afin d’évaluer précisément le risque opératoire, des examens pré – opératoires sont nécessaires :
- bilans cardiaque, rénal et respiratoire,
- échographie
- doppler des artères carotides.
Ces différents examens, ainsi que l’âge du patient, permettent d’évaluer plus précisément le risque du
traitement.
L’indication du traitement dépend du diamètre mais aussi des critères morphologiques de l’anévrisme et de critères
médicaux liés à l’âge et à l’état de santé du patient.
L’indication de traiter un anévrisme est le plus souvent décidée lorsque le diamètre de l’anévrisme est supérieur à
50 mm. Il faut évaluer le rapport bénéfice/ risque du traitement en comparant le risque de rupture d’une part et le risque opératoire d’autre part.
Dans certains cas (anévrisme douloureux, anévrisme ayant une croissance rapide, âge jeune et chez la femme)
l’indication peut être discutée avant ce seuil de 50 mm.
Chez des patients très âgés ou si les examens pré-opératoires révèlent une défaillance d’un ou plusieurs organes, il
peut être décidé de poursuivre la surveillance au delà de ce seuil.
L’intervention se fait après une consultation d’anesthésie pré – opératoire.
Deux techniques peuvent être proposées pour traiter un anévrisme de l'aorte abdominale
Le traitement chirurgical ou mise à plat greffe, est réalisé depuis plusieurs décennies.
Cette intervention nécessite, sous anesthésie générale, une laparotomie (ouverture de l’abdomen).
La laparotomie peut se faire par une incision verticale ou transversale de l’abdomen ou par une incision sur le côté gauche. L’abord peut parfois se faire par laparoscopie (par l’intermédiaire de
petites incisions et de l’utilisation d’une caméra vidéo).
Le chirurgien va remplacer l’aorte par une prothèse vasculaire qui est cousu avec un fils non résorbable à l’aorte
saine au dessus de l’anévrisme et à l’aorte ou aux artères iliaques au dessous (Figure 3-4).
Cette intervention a une durée variable en fonction de la complexité de l’acte chirurgical. La surveillance
post-opératoire peut nécessiter un passage de quelques jours en unité de surveillance continue.
La durée moyenne de l’hospitalisation est de 8 jours, celle ci pouvant varier en fonction de l’état pré opératoire
et des suites post opératoires.
Fig 3 : Pontage aorto-aortique
|
Fig 4 : Pontage aorto bi iliaque
|
Le traitement endovasculaire consiste à exclure l’anévrisme à l’aide d’une endoprothèse (prothèse vasculaire renforcée d’un
stent, ressort métallique). Celle-ci est introduite par les artères fémorales dans l’aine (Figures 5-6).
Elle peut être proposée si des critères morphologiques très précis sont respectés. Ces critères
anatomiques sont étudié par le scanner.
Cette technique ne nécessite pas d’ouverture de l’abdomen.
L’abord des artères fémorales se fait soit par une petite incision dans l’aine soit sans ouverture par ponction cutanée. La durée de
l’intervention est très variable en fonction de la complexité technique de l’acte. La durée du séjour dépend des suites opératoires. Elle est souvent plus courte que pour le traitement
chirurgical.
Fig 5 : endoprothèse uni-iliaque
|
Fig 6 : endoprothèse bifurquée
|